S'enorgueillissant de l'autorité divine, Michael décida que, avec les autres Archanges, ils dirigeraient les Anges, assurant que remettre leur parole en question, reviendrait à mettre la Parole de Dieu en question, et que les conséquences en seraient dramatiques. Ensemble, ils mirent en place un nouvel ordre des choses, obéissant aux derniers ordres de leur Père, bien que, la Mission visant à protéger les humains devint de plus en plus secondaire aux yeux de la plupart. Et bien qu'il aimât ses frères, Michael devint, à son tour, de plus en plus absent, de plus en plus distant. S'appuyant sur les compétences de Raphaël, il l'envoyait volontiers au combat tandis qu'il demeurait en retrait, tout entier à ses souvenirs et à ses doutes, que jamais il ne s'abaissa à montrer à quiconque, frère ou non. Nul ne l'avait compris comme Lucifer, et nul ne devait plus le faire. Dédaignant les Humains, il n'aimait guère devoir se rendre sur Terre, accomplir ce qu'il appelait la « basse besogne », indigne à son rang. Quelle sorte d'importance pouvaient-ils avoir ? Eux qui s'imaginaient pareils à des Dieux, qui s'illusionnaient de posséder un quelconque libre-arbitre ! Lorsqu'il entendu dire que celle qui, un temps, avait été la Première Femme revenait de l'Enfer avec un projet ambitieux, il décida de ne pas agir, pas de suite. Elle avait été, sans nul doute, chère aux yeux de son frère d'une certaine manière, pour qu'il décidât de l'accueillir ainsi en son royaume. Alors, enfin, il prit la décision de réagir, de faire quelque chose. Sous le couvert de sa lutte interminable contre le mal, Michael abandonna une nouvelle fois le Paradis, pour se rendre, à la suite de la démone, à Westeros, terre d'autres dieux, d'autres créatures que celles qu'il connaissait.

Observateur silencieux, il la vit réduire les Dragons à l'état de montures dociles, sans ressentir le besoin de leur venir en aide. Ils n'étaient, après tout, pas même de son monde. Tel un bienfaiteur dont nul ne se souviendrait, il enseigna aux Premiers Hommes de Westeros la manière de capturer Lilith et de la maintenir hors d'état de nuire pour, après tout, le plus grand bien, sans se douter que ce serait Gadreel qui la sauverait, quelques centaines d'années plus tard. Retournant sur Terre, il ne revint au Paradis que tardivement. L'esprit plus apaisé et mais pas plus clément, Michael y reprit sa place avec une sérénité dangereuse. Le caractère profondément changé, il paraissait, d'une certaine manière, plus réfléchit, plus enclins aux moments de silences. Loin de la mélancolie qu'il avait tant chérie jadis, les autres Anges en virent à craindre son calme davantage que ses colères. Auréolé d'une puissance propre aux Archanges, il gagna peu à peu une réputation auprès des humains, si longtemps méprisés, qui n'hésitèrent pas à raconter les exploits de Michael, sa victoire sur Lucifer, à s'imaginer l'avoir rencontré, avoir reçu sa bénédiction, sa divine présence, tout comme celle d'autres de ses frères. Si Michael ne fit rien pour empêcher cela, il n'intervint pas non plus pour sauver ces mortels de leurs semblables lorsque condamnation il y avait. Et pourtant, à l'instar d'autres Anges, il ne tarda pas à quitter une nouvelle fois les cieux pour rejoindre la Terre, mais seulement lorsqu'une rumeur, ou seulement un murmure, attestait la présence de Lucifer, ou de l'un de ceux qui l'avaient suivit dans sa chute tant d'années auparavant.